Dans notre société occidentale actuelle, on parle souvent d’individualisme, d’égocentrisme et d’égoïsme. En effet, qui n’a jamais entendu ce type de discours : « Nous vivons dans des sociétés de plus en plus individualistes, chacun ne pense qu’à sa petite personne et de ce fait la solidarité perd du terrain ». Cette idée se base sur le principe même que l’individualisme et la solidarité s’opposent. Et si finalement, il pouvait y avoir une relation possible entre ces 2 notions. Est-ce que l’entraide et la solidarité existent encore au 21ème siècle ? Sommes-nous toujours solidaires ? Vibre-Magazine mène son enquête !
Qu’est-ce que l’individualisme ?
L’individualisme est une notion souvent perçue comme négative. Assimilé au « chacun pour soi », il est synonyme d’égoïsme et de rupture sociale et collective. On dit souvent d’une personne individualiste qu’elle privilégie ses intérêts.
Et pourtant, il existe bien d’autres sens à l’individualisme qui s’avèrent plus favorables.
Au sens politique par exemple, l’individualisme correspond à une conception de la vie en société dans laquelle l’individu constitue la valeur centrale. Il met en avant la liberté, l’autonomie de la personne et l’égalité des droits.
En sociologie, l’individualisme correspond à une libération de l’individu par rapport aux contraintes et traditions qu’elles soient sociales, familiales ou religieuses telle que l’émancipation des femmes après la Seconde Guerre mondiale.
En résumé, on peut définir l’individualisme comme une véritable quête d’émancipation et d’accomplissement personnel.
C’est quoi la solidarité ?
Tout comme l’individualisme, la solidarité s’est vue attribuer mille et une interprétations durant ces siècles derniers.
Empruntée au vocabulaire juridique (selon l’article 1202 du Code civil de 1804), la notion de solidarité se définit comme « l’engagement par lequel les personnes s’obligent les unes pour les autres et chacune pour tous ».
Plus traditionnellement, on la justifie comme un « rapport existant entre des personnes qui, ayant une communauté d’intérêts, sont liées les unes aux autres » ou également comme un « devoir social d’aide, d’assistance ou de collaboration gracieuse qui existe entre les personnes d’un groupe ou d’une communauté ».
D’un point de vue littéraire, la solidarité est un rapport d’interdépendance entre les choses.
« L’homme doit seulement découvrir qu’il est solidaire de tout le reste »,
Théodore Monod, biologiste, explorateur et humaniste du 20ème siècle.
De nos jours, la solidarité est invoquée comme une évidence. Elle donne son nom à des ministères et à des lois (SRU, PACS, RSA). Elle a même acquis le statut d’un principe de droit dans le traité européen.

Solidarité et entraide au cœur de notre société
Plein d’exemples nous démontrent qu’il existe toujours un élan de solidarité et un désir d’entraide au sein de notre société. On s’en aperçoit notamment à chaque fois qu’il y a une catastrophe naturelle, un accident ou un incendie. Tout le monde agit spontanément et se mobilise pour s’aider les uns les autres. Les dernières inondations qui ont lieu en Belgique et en Allemagne en sont une belle preuve. De même que les épisodes de confinement où la solidarité s’est mise en place entre voisins ou entre générations.
De plus, beaucoup de personnes s’engagent et mènent des actions solidaires au quotidien. En effet, environ deux tiers des Français ont, d’une façon ou d’une autre, des comportements solidaires. Cela peut s’exprimer par des dons d’argent, l’adhésion à une association, l’engagement auprès de sa commune ou encore la défense d’une cause.
Selon les enquêtes, le bénévolat en France représente entre 12 et 14 millions de personnes, dont 4 à 5 millions de bénévoles réguliers y passant 4 à 5 heures par semaine en moyenne.
Il est aussi important de retenir que chacun peut être solidaire à sa manière et c’est parfait comme ça.
La solidarité écologique comme nouveau concept
Et si la solidarité sociale allait plus loin, et devenait indissociable de l’écologie.
Adopté par l’article 2 de la loi n°2016-1087 de reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages du 8 août 2016, le principe de solidarité écologique appelle « à prendre en compte, dans toute prise de décision publique ayant une incidence notable sur l’environnement des territoires concernés, les interactions des écosystèmes, des êtres vivants et des milieux naturels ou aménagés ».
En effet, la solidarité écologique nous propose un nouvel horizon permettant de réinterpréter la relation interdépendante entre l’homme et la nature. Si nous voulons nous sauver nous-mêmes, il nous faut reconsidérer nos solidarités écologiques, revisiter notre rapport aux êtres vivants et repenser les inégalités environnementales.
La solidarité peut être ainsi une magnifique valeur mobilisatrice pour la transition écologique et sociale urgente que nous vivons actuellement.
Afin d’approfondir ce thème
N’hésitez pas à jeter un coup d’œil à notre rubrique « société solidaire » où podcasts, vidéos et articles vous attendent.