Le premier outil de l’homme fut son corps. Jusqu’au siècle dernier, la force physique était recherchée et figurait parmi les principales promesses de survie et les critères de réussite de l’époque. L’industrialisation créait des produits denses, lourds et solides : aciers, bètons, …
Dieu merci, l’homme est un grand fainéant et bon nombre de progrès attestent de sa volonté de trouver comment bénéficier de plus en faisant moins.
Son intelligence avait du taf !
Et l’ère du mental à succédé à celle du métal. Elle est arrivée pour faire sortir des usines des produits moins lourds, plus utiles comme les électro-ménagers, et surtout, moins demandeurs d’efforts physiques à la fabrication, pour un plus grand confort de vie à l’utilisation. Parce que le confort, à ces époques, était lié au repos, à la diminution des tâches quotidiennes harassantes, à l’avènement d’une certaine clémence envers soi, à l’augmentation de ses avoirs, et que l’on a cru que l’intellect allait traduire tous ces voeux en réalité tangible, que l’intellect était le Sauveur de l’humanité.
Epoque d’une scolarité généralisée, d’une admiration du QI. Monsieur Muscle se faisait détrôner par Monsieur Grosse-Tête.
Effets collatéraux : l’intelligence, l’avènement d’autres questions par millions dans tous les domaines ont fait quitter petit à petit les fidèles des prêches du dimanche et s’ouvrir toujours plus de banques. Parce que la paresse a un prix, que les promesses de l’argent étaient bien plus tangibles que celles d’un séjour conditionnel au paradis.
Durant ces étapes, les sciences et les mathématiques se sont déployées, diversifiées et imposées dans bien des domaines. Bonjour l’Internet, la médecine toute puissante, les lois statistiques…
In fine, du corps-outil au mental-sauveur, la démographie aidant, l’homme a retrouvé un paramètre qu’il n’avait jamais appréhendé vraiment : le temps !
Le temps du chômeur ou du riche héritier, le temps des congés payés ou de maladie, le temps gagné à moins devoir faire, à moins devoir penser.
Ne plus faire, ne plus penser… S’insinue plus ostensiblement le temps d’être.

Nous vivons l’époque première de voir les chaînes productions engendrer des créations de moins en moins utiles, de moins en moins solides, de moins en moins lourdes. Les statisticiens annoncent que de plus en plus d’humains auront de plus en plus de temps puisque moins de travail. Les religions se dépatouillent en se détachant de leurs dogmes pour essayer de dégager un essentiel. Et depuis les travaux d’Einstein, les sciences modernes décrètent que l’espace est majoritairement rempli de vide, même au sein de la matière et se mettent à l’étudier. Et qu’est-ce d’autre que la spiritualité si ce n’est l’investigation de la vacuité ? Nous vivons l’époque où plusieurs domaines d’investigations arrivent à des conclusions semblables : l’avénement d’une ère de l’Esprit qui amène l’Homme à renouer avec sa capacité d’être. Plus encore : nous commençons à toucher le concept d’Unité, Graal d’une toute petite élite il n’y a pas si longtemps, terrain d’explorations de soi-même et du monde pour de plus en plus d’entre nous.
De ce point-de-vue personnel ici mis en mots, je vous partage ma conclusion : que tout cela est passionnant à vivre ! Comment ne pas ressentir cette gratitude de faire partie de ce cheminement, d’engouement à « faire » sa part, ou plutôt à glisser dans l’Être ?
Afin d’approfondir ce thème
Pour ne rater aucune contribution sur la spiritualité, abonnez-vous à Vibre-Magazine.